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Portrait : Simone Weil



Simone Weil (1909-1943) est une philosophe française née dans une famille d'origine juive non pratiquante.

 

Élève surdouée comme son frère André qui deviendra un mathématicien de renom, elle entre au lycée Henri-IV où elle aura comme professeur le philosophe Alain. Admise à 19 ans à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégée de philosophie, cette intellectuelle n’hésitera pas à quitter le monde de l’enseignement pour travailler dans les usines Renault. Elle désirait découvrir par elle-même, et non seulement par les livres, le monde ouvrier.

 

C’est donc avec raison que le commentaire de texte proposé au bac de philosophie de cette année était tiré de son livre La Condition ouvrière”, dans lequel elle dénonce la « passivité épuisante qu’exige l’usine » et plaidera pour la dignité des ouvriers. Rien à voir, comme l’ont cru certains candidats, avec Simone Veil (se reporter au bloc-notes : « En voiture Simone »). Cette dernière n’est encore qu’une enfant à cette époque, avant de devenir, après la guerre, magistrat, ministre, président du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel et de l’Académie française. Elle est surtout connue pour son rôle dans le vote de la loi sur l’interruption volontaire de la grossesse (IVG). Cette confusion a dû donner des copies surprenantes !

 

Dans son œuvre littéraire, publiée après sa mort, intéressons-nous à l’Enracinement. Désirant participer à la Résistance, Simone Weil rejoint la France libre du général de Gaulle fin 1942 grâce à un ancien camarade du lycée Henri-IV, Maurice Schumann, qui en est le porte-parole. Inapte au combat du fait de sa maladie (elle meurt de tuberculose à 34 ans), elle rédige des notes sur les réformes à mettre en œuvre une fois le territoire français libéré de l’occupation allemande.  Elle aborde les sujets qui lui tiennent le plus à cœur, la condition ouvrière et les institutions du pays. L’Enracinement a comme sous-titre : Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain. Elle y insiste, entre autres, sur l’importance des devoirs qui sont absents de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, comme le montre mon cours d’EMC.

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