“Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.”
Charles Péguy – Notre jeunesse (1910)
L’Égyptien Ahmed Elgendy, médaille d’or du pentathlon moderne
« Cette médaille signifie beaucoup, c’est une récompense pour tous les sacrifices. La joie et la fierté me comblent en sentant que j’ai écrit mon nom dans l’histoire de mon pays et de mon continent. Cette médaille est très précieuse pour la délégation égyptienne, car c’est la seule médaille d’or pour l’Égypte à ces JO. » Al-Ahram Hebdo
"La folle journée".
Il ne s’agit pas du chef-d’œuvre de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, mais du titre choisi par un journaliste pour résumer l’avant-dernier jour de ces JO où les dernières médailles gagnées permettent à la France de battre ses précédents records.
Pour conclure cette quinzaine olympique, je me suis rendu, toujours en compagnie de notre fils Armand (il avait choisi d’autres épreuves pour mon épouse), à Versailles, afin d’assister au pentathlon moderne homme.
Ah, le pentathlon ! Que de souvenirs pour mes anciens sixièmes qui ont lu Le messager d’Athènes où le jeune Timoklès s’entraîne à la course à pied, au saut en longueur, à la lutte, au lancer du javelot et du disque.
C’est le baron de Coubertin qui choisit les cinq épreuves du pentathlon moderne : l’escrime, la natation, l’équitation, le tir au pistolet et la course à pied.
Grâce à une noria de bus, 15.000 spectateurs ont pu rejoindre sans difficulté la carrière située à l’extrémité du Grand Canal. Des trois tribunes, chacun avait une vue imprenable sur le château qui, quoique distant de 2.500 m, semble toujours aussi majestueux.
Voici une anecdote représentative de ces Jeux. Pendant que les deux Français font un tour d’honneur sous les applaudissements malgré leur médiocre classement, ils croisent le champion olympique, l’Égyptien Ahmed Elgendy. Les Français s’arrêtent à ses côtés et, tout en tenant le drapeau égyptien derrière lui, ils font signe à la foule que c’est lui qu’il faut applaudir. Quel fair-play ! À cet instant, je ne peux m’empêcher de songer à mes anciens élèves d’origine égyptienne qui me rapportaient régulièrement des souvenirs d’Égypte qui trônaient dans la Salle sur demande et qui se trouvent maintenant dans mon bureau.
Les épreuves du pentathlon achevées, nous sommes invités à rejoindre les bus ou à traverser le parc du domaine de Versailles, ce que nous faisons. Quel pays peut offrir aux spectateurs, à la suite d’épreuves sportives, de marcher le long du Grand Canal avec la lumière du soleil couchant sur le château et le Grand Trianon ?
Après avoir mangé un morceau dans un estaminet versaillais, nous regagnons la gare du RER. Des acclamations de plus en plus nettes nous font penser à une “fan-zone” regardant probablement la finale du basket. Non ! C’est le Marathon pour tous. Le virage du retour vers Paris, le kilomètre 23, se trouve devant la statue de Louis XIV sur la Place d’Armes avec le château illuminé en arrière-plan. L’enthousiasme des nombreux spectateurs n’est pas sans rappeler celui de la course de vélo dans Paris, une semaine auparavant.
Dès la fin de ces JO, on pouvait lire dans le Los Angeles Times : « Aucune autre ville au monde ne peut faire ce que Paris a fait au cours des trois dernières semaines. Les Jeux olympiques de 2024, avec leurs attributs classiques et leur beauté visuelle infinie, ont posé une question importante : comment Los Angeles peut-elle surpasser cela ? ».
That is the question !
M. de Fraguier
Les jeux de l’été.
Réponse à la question de la semaine dernière : un carrousel est un spectacle équestre durant lequel les cavaliers exécutent des figures en musique (appelé aussi ballet équestre). Apparus à la fin du XVIe siècle, ces divertissements étaient très en vogue sous Louis XIII et Louis XIV. Il est encore pratiqué de nos jours, comme le célèbre carrousel des lances de la Garde républicaine (nombreuses vidéos sur internet). Il s’employait aussi pour désigner les manèges d’enfants.
Nouvelle question : Qui a écrit Le noyé du Grand Canal ?
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